Cher (es) adhérent (es) et sympathisant (es) de Bizi (et autres associations),

Je viens de prendre connaissance avec étonnement de ce que vous avez dénommé « évaluation » des réponses des candidats aux législatives 2012, ainsi que des articles de presse se faisant l’écho des consultations dont nous avons été l’objet.

Je suis en premier interpellé par le fait que le FN n’a pas été consulté ; en quoi la démocratie, la tolérance et l’ouverture que vous prônez sont ici respectées ? Le mouvement EBR-T est très loin de partager les idées du Front National, mais je ne suis pas certain que le sectarisme dont vous avez fait preuve vous rende service et donne une image reflétant la réalité de vos adhérents et sympathisants.

Vous affirmez haut et fort sur votre site internet être une association écologiste indépendante des partis politiques, mais on voit bien que votre « évaluation » est quelque peu orientée vers un parti « basquisant » et vers « Europe Écologie ».

Il ne s’agit pas ici de porter un quelconque jugement sur vos orientations légitimes et souveraines, de votre capacité à appréhender les enjeux majeurs de notre planète, ou de mettre en doute vos compétences, mais de mettre en exergue un dysfonctionnement qui me parait inquiétant pour votre crédibilité.

Beaucoup de candidats ont accepté de jouer le jeu de votre questionnaire fermé, auquel, au regard de vos « résultats », il fallait dire le plus de « oui » possible pour avoir votre « adoubement » ou de « non » pour vos « foudres ». Je n’y vois là aucune avancée en terme d’écologie, mais encore une fois une forme d’incapacité à élargir le débat et à s’ouvrir à l’Autre.

Nous ne sommes pas loin de penser d’ailleurs que vous n’avez pas entendu le discours de certains.
Ne voulant pas parler pour les autres, nous constatons que vous n’avez soit pas lu les nôtres, soit pas compris la démarche de l’EBR-T, menant vers une EBR ; si tel fut le cas, vous n’auriez pu vous contenter d’un positionnement partial au milieu des partis politiques classiques.
Nous avions pourtant pris la peine de vous écrire en deux parties : une généraliste et explicative et l’autre en réponse à votre questionnaire ; auriez vous rentrez nos réponses dans un tableau comparatif restrictif ?

Nous sommes maintenant habitués à ce problème que rencontre la majorité de nos concitoyens à notre approche sociétale, quand elle a l’opportunité d’être exposée : nous ne rentrons pas dans les cases !
Le silence assourdissant n’est pas un oxymore en ce qui nous concerne et l’incompréhension est notre quotidien, tant à droite qu’à gauche et à leur extrême.

Les associations, quel que soit leur objet, consultent normalement l’ensemble des partis et leurs représentants : nous constatons simplement que quand elle n’oublie pas un acteur nouveau tel que nous, elle en déforme la réalité.
Alors, soyons clairs et intellectuellement honnêtes, et demandons un droit de réponse à la presse, mais aussi à ceux qui transmettent des réponses travesties.
Nous sommes contre les corridas, même si nous n’avons pas été consultés.
Nous sommes contre toutes les formes de dettes et l’EBR-T a répondu de façon argumentée au CAC40 en expliquant la réappropriation de la monnaie des états et le rôle des filières EBR-T où l’emprunt se ferait à taux 0%, hors de toute considération de profit.
Nous sommes pour l’autodétermination des peuples et des cultures, inscrits dans une constitution écrite par et pour le peuple au sein d’un tronc commun éducatif, seul bénéficiant des aides financières étatiques en la matière.
Nous n’avons pas été consultés sur la question des droits de l’homme.
À noter que toutes nos réponses sont en intégralité présentes sur le site de campagne dans la rubrique « Actualités - Presse ».

Si je me permets aussi cette lettre ouverte, c’est que je ne voudrais pas que l’écologie que vous défendait soit confondues avec l’ECOLOGIE tout court.
Il me semble que vous y mêlez intérêt particulier culturel et territorial avec une approche très capitaliste de l’écologie (celle qui est maintenant au pouvoir et qui ne fera pas mieux que la précédente, tant sont inscrits dans leurs gênes l’approche de profit et les rouages du système monétaire fractionnaire). Un comble pour une association altermondialiste !

Lors de l’année 2011, je me suis rapproché de vous à plusieurs reprises afin de débattre sur notre approche nouvelle et très incomprise ; cela aurait judicieux de pouvoir y trouver un terrain d’échange, à défaut de partage !
Je réitère ici ma demande, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs associatifs, politiques et sociaux et j’espère que vous n’aurez pas la même attitude que ceux que vous dites combattre : l’ignorance, l’indifférence ou le revers de la main !

Stéphane Bernard,
Coordinateur EBR-T

Article rédigé le 08/06/2012